Langage inclusif

Langage non genré en français

En français, le masculin est utilisé par défaut. Pourtant, ce masculin dit « générique » est loin d’inclure tout le monde.

La raison d’être de Witty est de vous aider à écrire de manière inclusive. C’est particulièrement difficile dans les langues très genrées comme le français. Alors, comment faire du français une langue inclusive ?  Comment le langage peut-il vous aider à prendre conscience de vos biais ? Et comment trouver une manière d’écrire qui soit à la fois cohérente et inclusive ?

S’affranchir du masculin générique

En français, les accords de genre sont fondés sur la règle du « masculin générique », selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin. Le masculin est censé être neutre et représenter tous les genres. Or, de multiples études montrent que le masculin n’est pas neutre. Conscientes de cette réalité, de nombreuses personnes et organisations cherchent donc à rendre le français plus inclusif. 

Bien qu’il n’existe pas encore de norme officielle sur le français inclusif, certaines formes de langage inclusif sont plus largement adoptées que d’autres par les organisations. Witty vous permet de choisir la forme que vous souhaitez privilégier par défaut et vous propose ensuite des alternatives correspondantes.

Le point médian et les néologismes

La première forme de langage considéré comme inclusive est l’utilisation de parenthèses, comme dans « client(e) ». Cette forme n’est plus privilégiée car les parenthèses créent une fracture visuelle dans le mot. Elle transmet également un message loin d’être inclusif car le féminin est, littéralement, mis entre parenthèses. De plus, elle ne représente pas les personnes non binaires.

Aujourd’hui, la forme d’écriture non genrée la plus courante en France est le point médian, comme dans « client·e ». Il présente l’avantage d’être plus léger visuellement que les parenthèses, et permet de représenter les personnes non binaires. Ce point médian est parfois remplacé par un point classique (« client.e »), plus facile à écrire au clavier.

Dans la francophonie, cette abréviation est parfois marquée par un tiret (« client-e ») ou encore une barre oblique « client/e »). Certaines personnes, encore très rarement, utilisent également l’apostrophe (« client’e »).

Plus récemment, nous avons observé l’émergence du E graphique, comme dans « clientE ». Mais ce qui a l’inconvénient que les personnes non binaires ne sont pas représentées.

Enfin, de nombreux mots non genrés ont été créés, et pour certains popularisés, ces dernières années pour inclure tous les genres. C’est le cas du pronom « iel » (contraction de « il » et « elle »), ajouté au dictionnaire Le Robert en 2021.

On trouve également des formes comme « auditeurice » (contraction de « auditeur » et « auditrice ») ou « traductaire » (qui désigne une personne qui traduit).
Les formes de langage non genré en français sont donc très variées et chacune a ses avantages et ses inconvénients.

Le point médian, une forme critiquée

Le point médian est souvent décrié pour son manque de lisibilité à la fois pour les lecteurs d’écrans et pour les personnes dyslexiques. Certes, les lecteurs d’écran ne sont pas (encore) configurés pour prononcer le point médian de manière facilement compréhensible, et il n’y a pas de normes sur le sujet. Mais ne serait-ce pas l’occasion de faire évoluer ces technologies ?

Quant aux difficultés de lecture, les personnes dyslexiques ne sont pas unanimes. Pour certaines, le point médian rend la lecture plus compliquée. Pour d’autres, il ne change rien. Et certaines affirment même qu’il facilite la lecture car il simplifie la décomposition du mot, en affichant clairement la terminaison du féminin.
Il n’existe d’ailleurs à ce jour aucune étude scientifique sur la dyslexie et l’écriture inclusive.

Nous vous conseillons donc d’utiliser le point médian avec parcimonie et de varier les formes de langage inclusif dès que possible.

Comment fonctionne Witty ?

Lorsque vous écrivez, Witty surligne les termes qui ne sont pas inclusifs et vous propose plusieurs alternatives en temps réel.
Ces alternatives sont fondées sur les formes de langage inclusif les plus utilisées actuellement.

Tout d’abord, nous proposons par défaut le pronom « iel », de plus en plus utilisé. Ce n’est bien sûr qu’une suggestion et vous pouvez tout à fait opter pour une autre alternative si vous ne souhaitez pas utiliser ce pronom.

Lorsque Witty vous propose d’utiliser à la fois le masculin et le féminin, ces règles s’appliquent par défaut : 

  1. La conjonction « ou » au singulier
    Exemples :
    • il ou elle
    • le sportif ou la sportive
  2. La conjonction « et » au pluriel
    Exemples :
    • ils et elles
    • les sportifs ou les sportives
  3. L’ordre des mots
    Nous commençons par le nom masculin, puis nous ajoutons le nom féminin et nous accordons l’adjectif qui suit au féminin. Cela vous permet d’éviter de doubler l’adjectif et d’avoir une phrase plus courte. L’accord est fait au féminin car c’est le mot féminin qui précède directement l’adjectif.
    Exemple :
    • Le sportif ou la sportive est rapide et intelligente.

Lorsque Witty vous propose un mot avec un point médian, ces règles s’appliquent : 

  1. Un seul point médian par mot
    Pour faciliter la lecture, nous préconisons un seul point médian par mot.
    Exemple :
    • les salarié·es (et non pas les salarié·e·s).
  2. Une seule majuscule
    Lorsque la phrase commence par un mot avec un point médian, la partie du mot qui suit le point médian n’a pas de majuscule.
    Exemple :
    • La·le spécialiste vient former nos équipes.
      Ici, il n’y a pas de majuscule à « le » car le point médian vient créer un seul mot : la·le.
  3. Les terminaisons par défaut
    Par défaut, nous utilisons les terminaisons les plus courtes possibles et évitons de répéter les lettres inutiles.
    Exemple :
    • Un·e sportif·ve fera une démonstration.

Votre avis compte

 

J'espère que cet article vous a donné un bon aperçu du langage non genré et des avantages et inconvénients de chaque forme. Il n’existe pas encore de solution parfaite en français, mais cela ne devrait pas vous empêcher de vous lancer et de commencer à écrire en inclusif.

 


 

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Charlotte Adjutor-Marti

Traductrice et experte en écriture inclusive

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